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Histoire de Saint-Didier

Un carrefour de l’histoire

source et écusson de Saint-Didier

Le territoire de Saint-didier, au temps où il s’appelait encore Prisciniacum, devint un carrefour de l’histoire si l’on considère que là se sont affontés deux mondes.

Brunehaut, reine des Burgondes, épouse de Silgebert, petit-fils de Clovis, représente la poussée barbare envahissante avec toute la violence de ses armes et de ses moeurs.

Didier, évêque de Vienne, est un des meilleurs représentants du monde chrétien gallo-romain. Il a fait sien ce mot d’ordre missionnaire de l’époque : « Passons aux barbares », c’est à dire : transmettons-leur à travers nos écoles et nos prédictions ce que notre civilisation vieillissante a de meilleur, tout en déplorant les mœurs sauvages et les exactions des nouveaux princes et seigneurs.

Brunehaut qui se sent visée, et jalouse de l’influence de Didier sur le nouveau roi Thierry, son fils, le fit assassiner sur le chemin qui le ramenait d’auprès de Thierry, à Chalon, vers Vienne. Cela se passa le 23 mai 608.

La tradition veut que Didier, attaqué à Cormoranche, expira là où coule la source de Vannans considérée comme miraculeuse.

Le corps du saint évêque fut enterré dans le cimetière près de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Prisciniacum. On peut donc dire que le sang de notre saint martyr a scellé l’alliance du monde ancien avec le monde nouveau pour engendrer la civilisation du Haut Moyen-Age à l’origine de la nation française.

Les Viennois qui voulaient récupérer les reliques de leur évêque tellement emblématique n’hésitèrent pas à venir dérober son corps dans la nuit du 11 février 620. Après sa canonisation, les paroissiens de Prisciniacum donnèrent son nom à leur paroisse, au Xème siècle, et ne cessèrent de réclamer le retour des reliques de leur saint patron. Celles-ci leur furent restituées le 29 juin 1341. Elles furent, semble-t-il, scellées dans la pierre du maître-autel. Qu’en advint-il ? Lors de la tourmente révolutionnaire, elles disparurent de l’église car la pierre d’autel fut vendue aux enchères.

La Guerre de Cent Ans

Eglise de Saint-Didier

La première guerre où se passa un épisode connu à Saint-Didier est la guerre de Cent Ans. En 1433, sous le règne de Charles VII, eut lieu une course de Bourguignons qui menacèrent de mettre le feu au clocher de l’église où s’étaient réfugiés les Désidériens. Les pillards finirent par rançonner et saccager le pays.

On note en 1562, le pillage et la profanation de l’église par trois capitaines huguenots. Puis ce sont les pestes de 1585, 1586, 1587 qui ravagèrent le pays.

La Révolution Française

En 1776, Saint-Didier fut érigé en comté sous le nom de Saint-Didier-de-Vallin par le duc du Maine, souverain des Dombes, en faveur de la maison de Vallin résidant au château de Challes.

A la veille de la révolution, la petite noblesse de robe ou municipale, souvent si misérable à la fin de l’Ancien Régime, est représentée à Saint-Didier par la famille Poncet à Belvey, Sabot du Pizay et Challier à Merèges, Chassaignon à Epinay, Benon à Valenciennes et Bourbon aux Déaux. L’ancienne noblesse d’épée est seule représentée à Challes par la famille de Vallin qui adjoint son nom à Saint-Didier. Mais Saint-Didier-de-Vallin sera débaptisé pendant la Révolution pour devenir Pressignac tandis que le comte devenu simple citoyen s’éloigne du pays. Comme un peu partout la paroisse vit à l’heure des Etats Généraux ; puis à l’heure des dissensions entre royalistes et républicains, croyants et incroyants, prêtres constitutionnels ou assermentés : temps propices aux suspicions et dénonciations, démolition des tours des châteaux de Challes et de Merèges et du clocher de l’église, vente des biens nationaux…

Tout s’apaise avec le Directoire, puis l’Empire, puis la Restauration. À chaque changement de Régime le peuple de Saint-Didier (qui a repris son nom) et ses élus s’empressent de proclamer leur allégeance au nouvel état souverain.

Le XIXème

Le XIXème siècle est marqué par de grands travaux pour mieux canaliser le Poncharat et la Chalaronne et empierrer les abords de la Saône afin de maîtriser les crues ; un pont est construit entre Saint-Didier et Saint-Romain-des-Iles en 1836. De grands fossés sont creusés ou curés afin de mieux drainer les terres. Les chemins et les routes entretenus. Le clocher est reconstruit et l’église agrandie, une nouvelle cure prend la place de l’ancienne devenue trop vétuste, le cimetière autour de l’église est désaffecté au bénéfice d’un nouveau cimetière, une nouvelle mairie et une école publique sont édifiés. Le collège Saint-Joseph pour les garçons et l’école Sainte-Marie pour les filles tenus par des religieux et des religieuses, prennent de l’importance pour la commune et la région.

Sous Napoléon III apparaissent les premières lois sur les libertés syndicales et la faculté de s’associer pour défendre ses intérêts. Le village peut s’enorgueillir de voir se créer une des toutes premières mutuelles de l’Ain.

Le village peut s’enorgueillir de voir se créer une des toutes premières mutuelles de l’Ain.

Le XXème

Quand éclate la guerre de 1914, les gens s’affairaient autour du tramway (le « tacot ») et un service d’autobus qui desservait la grande ligne de chemin de fer à Romanèche-Thorins. Le commerce et la petite industrie locale étaient prospères. Cinq moulins fonctionnaient sur la Chalaronne et sur le bief des Echudes. Deux fabriques de bonbonnes d’osier occupaient beaucoup d’ouvriers à domicile. Un important atelier de serrurerie et d’autres petites entreprises utilisaient la main-d’oeuvre locale. Les agriculteurs s’adonnant à la polyculture, cultivaient la vigne et faisaient de l’élevage.

Toute cette vie va être désorganisée par la mobilisation. Un monument aux morts nous rappelle le souvenir de ceux qui ne sont pas revenus de la guerre 1914-1918.

Entre les deux guerres, la vie rurale reprendra plus ou moins comme avant. Le 15 février 1924, les Désidériens créent leur propre marché. L’électrification des campagnes, la poste et sa cabine téléphonique, le premier réseau d’égoût, la moto-pompe des pompiers sont en train de moderniser le pays. Tout va très vite après la Seconde Guerre Mondiale.

Livres sur l’histoire de la commune écrits par Gaston Henry

 

Livres de Gaston Henry

Ces deux livres sont disponibles gratuitement en mairie